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Autres Perspectives
6 février 2015

Autonomie et non-violence

Le courage n'appartient pas aux violents

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Nous sommes tellement baignés dans une culture de la violence qu'on finirait par l'oublier  : la lâcheté est le sort des violents car ils ont depuis longtemps renoncé. La non violence demande courage, perspicacité, un long cheminement vers plus de vérité. La non-violence est une dynamique et un choix qui pousse à la pointe de soi. Elle n'est jamais acquise totalement.

La violence aujourd'hui montre ses crocs... de toutes parts, elle nous cerne. Et la haine aussi, qui va avec. Les extrémismes se montrent plus hardis, le temps leur semble favorable...

De perdons pas cela de vue, mais ne nous y attardons pas. Devant cette montée des pensées malsaines et des va-t-en guerre, redoublons de vigilance et préparons-nous à ces temps difficiles, continuons d'agir pour un monde aux perspectives plus prometteuses.

Conscience adulte, autonomie et non-violence : même chemin, même combat

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Nous avons montré qu’à l’échelle planétaire, le processus d’évolution demande une maturation de l’être à l’échelle individuelle (voir article : reprendre la plume) ; la poussée de l’évolution passe par un appel à « la personne » vers une conscience adulte majeure, ou conscience autonome. L'autonomie est indissociable d’une dimension sociale. L’autonomie bien comprise est  la clé pour un avenir plus harmonieux. C'est la l'ambition de tout pédagogue dans ce long travail quotidien.

Nous développerons les autres critères qui garantissent un cheminement vers l'autonomie. Pour le moment, attachons nous à cette affirmation :


Tendre vers l’autonomie, c’est tendre vers la non-violence.
Autonomie et non-violence relèvent de la même orientation.

 

La non-violence : le choix de l'élévation de l'esprit

Ayons en mémoire les grands témoins de ce temps : Gandhi, Luther King, Mandela et bien d'autres...

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Jacques Sémelin (« pour sortir de la violence » - Editions ouvrières) propose comme loi fondamentale de la non-violence, selon les termes de Adolpho Perez Esquivel,  « la fermeté permanente ». Il estime que Gandhi et Martin Luther King « ont doté cette loi de formules moins heureuses, plus équivoques, en tous cas plus moralisantes en parlant de « la force de l’âme » ou de « la force de l’esprit ».

Il faut voir dans cette remarque, la peur de devoir constater une confusion entre la non-violence et une sorte de « transcendance de la violence » qui ne serait en fait que sa négation. Ne nous y trompons pas : la violence existe,  le bon grain est mélangé à l’ivraie, et parler de non-violence ce n’est pas le nier.

Cependant, il me semble bien que l’orientation vers la non violence, même si elle se traduit sur le terrain pratique hors de toute transcendance, dans des méthodes et des actions, ne peut être vécue sans cette « force de l’esprit » dont parlaient Martin Luther King ou Gandhi et qui est à l’origine de ces actions.

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Par définition, parce que la non-violence est un combat pour la vérité et contre le mensonge, parce qu’elle lutte contre le mimétisme et les masques, parce qu’elle bannit la fuite pour proposer la confrontation, parce qu’elle passe par une acceptation du réel à commencer par sa propre vulnérabilité et ses propres limites, parce qu’elle s’inscrit dans le quotidien, parce qu’elle entend reconnaître en l’ennemi une personne, parce qu’elle demande cohérence, exigence, unité, vigilance permanente, la non-violence appelle à une « élévation de l’esprit » sans laquelle elle ne tiendrait pas. 

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L’élévation de l’esprit n’est pas celle d’un « esprit qui plane ». C’est celle d’une conscience autonome, ancrée dans le réel et le quotidien. En d’autres termes,c’est précisément le refus d’une transcendance de la violence qui appelle à une confrontation au réel, laquelle ne peut tenir sans une élévation de l’esprit.

 

Cette exigence de la non-violence implique une cohérence et une adéquation des moyens : « Les moyens sont comme la graine et la fin comme l’arbre. Le rapport est aussi inéluctable entre la fin et les moyens qu’entre l’arbre et la semence » (Ganhi)
Non-violence : une poussée vers plus d'humanité

Nous nous pencherons dans un futur article sur les racines de la violence ainsi que sur la définition qui en est donnée à travers la rationalité ou la spiritualité. Nous verrons que cette question est déterminante dans la façon dont nous envisageons et validons ou invalidons les choix pour l'avenir.

Pour le moment, restons sur cette question de la non-violence  : qu’on propose une définition rationnelle ou spirituelle de la violence, il semble bien que, non seulement la non-violence demande une élévation de l’esprit, mais,

autres-perspectives-acquimat4-petite-flickr-ccLa non-violence, par définition TEMOIGNE d’une élévation de l’esprit, esprit au sens où l’entendait Yung, à savoir « esprit supérieur à l’intellect, car il englobe non seulement ce dernier, mais encore avec lui la sensibilité et le coeur ». (C.G Jung, l’âme et la vie, p.274).

Elle participe, témoigne, procède d’un surcroît de spiritualisation de l’univers dont parlait Teilhard de Chardin.

autres-perspectives-flickr-groundhopping-merseburg-petite-ccTendre vers une conscience adulte majeure, tendre vers l’autonomie, c’est tendre vers la non-violence. Un mouvement qui n’est pas « une poussée vers une transcendance désincarnée »  mais une poussée vers plus d’humanité.

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